Articles auto > Arnaques

Pare-brise et impact : business juteux ?

Dernière modification : 09/10/2025 -  1

C’est un sinistre banal, presque routinier : un éclat sur le pare-brise, une fissure minuscule, et aussitôt, la machine commerciale se met en route. Derrière ce petit impact se cache pourtant un business bien rodé, où le remplacement complet a souvent remplacé la réparation… même quand ce n’est pas nécessaire.

Selon le dernier rapport de France Assureurs, le bris de glace reste le sinistre le plus fréquent en France. Et si ce n’était qu’une histoire de gravillon, on n’en parlerait pas. Le vrai problème, c’est cette tendance à remplacer systématiquement des pare-brise qui auraient pu être simplement réparés. Résultat : une facture inutilement salée, un déchet de plus et une empreinte carbone multipliée par cinq.

Une dérive entretenue par la course au profit

La réparation par injection de résine suffit dans la majorité des cas, tant que l’impact est petit et hors du champ de vision du conducteur. C’est rapide, propre et bien moins cher. Pourtant, certains garages préfèrent dégainer le remplacement complet, plus rémunérateur. Chez les non agréés, la note peut grimper jusqu’à 800 €, contre environ 600 € dans un garage partenaire.

Le pire, c’est que beaucoup d’automobilistes ne s’en doutent pas. Ils font confiance, se disent que c'est pas mal d'avoir un nouveau pare-brise, ils signent, et tout le monde paie : l’assureur d’abord, puis l’ensemble des assurés, puisque ces surcoûts finissent toujours par se répercuter sur les primes.

Les cadeaux « offerts »… payés par tout le monde

Ces dernières années, le phénomène a pris une tournure presque absurde. Remplacez votre pare-brise, et repartez avec une trottinette, une console de jeux ou une carte cadeau. Sur le papier, c’est alléchant. Dans les faits, ces “cadeaux” sont financés par des surfacturations bien dissimulées, intégrées à la note adressée à l’assurance.

Et donc ce n’est pas gratuit c’est vous qui payez via vos cotisations même si ça ne se ressent pas vraiment de manière directe (un peu comme avec les divers financements par l'Etat, on oublie que c'est nous derrière qui aloons payer de manière concrète). Et plus ces abus se généralisent, plus les tarifs montent pour tout le monde. Un cercle vicieux qui ne profite qu’à ceux qui l’ont organisé.

L’impact (énorme !) du bris de glace sur le coût de l’assurance

En France, le bris de glace représente environ un tiers de l’ensemble des sinistres automobiles déclarés chaque année, une proportion énorme. Ce n’est pas le sinistre le plus cher individuellement (loin derrière les collisions ou les vols), mais sa fréquence très élevée en fait un poste de dépense majeur pour les assureurs.

Chaque remplacement de pare-brise coûte en moyenne plusieurs centaines d’euros, et ces coûts ont explosé ces dernières années à cause :

• de la multiplication des pare-brise équipés de capteurs ADAS (caméras, radars, capteurs de pluie et de luminosité, affichage tête haute, etc.) qui nécessitent un recalibrage systématique après remplacement ;
• du prix croissant des vitrages eux-mêmes, plus grands et plus complexes à fabriquer ;
• et, dans une moindre mesure, de certaines dérives commerciales, comme les remplacements abusifs ou les cadeaux promotionnels évoqués plus haut.

Résultat : même si l’automobiliste ne paie souvent rien directement grâce à sa garantie bris de glace, la facture se répercute sur les cotisations de tous les assurés. Les compagnies d’assurance n’absorbent pas ces surcoûts : elles les lissent sur l’ensemble du portefeuille clients.

Certaines études internes du secteur montrent que le poste “bris de glace” pèse désormais presque autant que les sinistres matériels mineurs, ce qui n’était pas le cas il y a une dizaine d’années.

Donc chaque pare-brise remplacé inutilement finit par faire grimper les primes d’assurance pour tout le monde, même pour ceux qui n’ont jamais eu de sinistre.

Une question de bon sens

L’Olivier Assurance, à l’origine de ce rappel salutaire qui m'a envoyé le communiqué par mail, invite à être plus sage : privilégier la réparation quand elle est possible, éviter les enseignes trop “généreuses” en cadeaux, et faire confiance aux garages agréés. En plus d'avoir des tarifs encadrés, ils garantissent un recalibrage correct des caméras et capteurs, sans surprise au moment de la facture.

Dans le fond, ce débat n’est pas qu’une affaire de pare-brise. C’est un symptôme de plus d’un système où tout devient prétexte à facturer plus. Le pare-brise n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais il illustre bien ces abus : quand le commerce prend le pas sur le bon sens, c’est toujours le conducteur qui finit par trinquer.

Ces articles pourraient vous intéresser :

• Comment savoir si un impact sur votre pare-brise est réparable ?

Ecrire un commentaire

Valider mon commentaire

Sondage au hasard :