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Sécurité des voitures sans permis : catastrophique ?

Dernière modification : 11/12/2025 -  6

On vend ces voiturettes comme une alternative douce, presque protectrice. Une sorte de cocon roulant pour ados et conducteurs en période compliquée. Quand on regarde les chiffres, tout s’effondre. Les voitures sans permis affichent un niveau de dangerosité qui n’a rien d’anecdotique. On n’est plus dans la petite inquiétude, on est dans un constat dur: c’est une catastrophe.

En 2024, la Sécurité routière comptabilise 445 accidents corporels impliquant une voiturette. Résultat: 37 morts, dont 34 directement à bord de ces engins. Tout ça pour une flotte évaluée à 282 560 véhicules. La mortalité grimpe de 48 % en un an et a doublé en cinq ans. Le ratio donne froid dans le dos: environ 1 décès tous les 13 accidents. À côté, l’automobile classique paraît presque indulgente.

Le choc est encore plus violent quand on regarde l’âge des victimes. Entre 2022 et 2024, 8 jeunes entre 14 et 17 ans ont perdu la vie. Et comme si ça ne suffisait pas, la Sécurité routière note que 13 % des conducteurs concernés étaient positifs à l’alcool, et 11 % aux stupéfiants. Une voiture légère, limitée à 45 km/h, conduite parfois par des profils déjà limite, ça ne laisse qu’une marge d’erreur microscopique.

Un crash-test qui enlève toute illusion

Pour matérialiser le problème, MMA a organisé un crash-test. Une Citroën Ami à l’arrêt, deux mannequins, et une Peugeot 308 SW lancée à un peu plus de 50 km/h. À l’impact, la voiturette est éjectée sur plusieurs mètres, sa structure se froisse, la portière se replie. Selon les experts présents, on aurait eu au minimum un mort et un blessé grave.

Et cette scène n’est pas juste un spectacle pédagogique. Elle reproduit un accident réel: un jeune de 16 ans emmène son frère de 14 ans, aucun n’est attaché, un stop mal respecté, et un choc avec une auto qui arrive autour de 50 km/h. Le petit frère décède, l’aîné devient tétraplégique. C’est pas une anecdote. C’est le quotidien caché de ces véhicules dès que la route cesse d’être un décor paisible.

Une alternative au scooter… mais blindée de limites

On entend souvent que la voiture sans permis serait une version sécurisée du scooter. Statistiquement, c'est vrai: un cyclomotoriste a 17 fois plus de risques d’être tué qu’un automobiliste à distance équivalente. Mais la comparaison s’arrête quand les vitesses montent.

En 2024, 68 % des décès impliquant une voiturette ont eu lieu hors agglomération. C’est exactement la zone où un engin limité à 45 km/h sert de mur d’arrêt à des voitures qui roulent deux fois plus vite. La structure joue aussi contre eux: plastique léger, rigidité limitée, masse très faible, et souvent aucun airbag.

On ajoute une formation express: un permis AM obtenu en 8 heures, sans examen du Code. Résultat: des conducteurs parfois peu formés aux règles essentielles du trafic moderne. Et ça se voit.

Un vrai besoin, mais des risques énormes

Les voiturettes répondent à des situations réelles: jeunes trop éloignés des transports, personnes privées de permis, déplacements urbains simples. Le problème, c’est qu’on présente trop souvent ces quadricycles comme des mini-voitures, alors qu’ils n’en sont pas. Ils protègent peu, se déforment vite, et pardonnent encore moins que les autres véhicules.

La question de départ était simple: les voitures sans permis sont-elles sûres ? Les données ont déjà répondu. Entre la hausse massive de la mortalité, la faiblesse structurelle et la vulnérabilité face aux autres véhicules, on ne peut plus se cacher derrière l’image rassurante. La voiture sans permis reste un engin utile, mais terriblement fragile. Et il faudrait arrêter de faire croire l’inverse, ça devient presque indigne.

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