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Dernière modification 21/10/2020

Habitudes et réflexes de bon conducteur


Nous avions défini dans un autre article ce qu'était un bon conducteur, ou plutôt je tentais de le définir selon ma vision des choses ...
Ici nous allons plutôt nous pencher sur les détails et la pratique de ce qu'est un bon conducteur. Essayons donc d'aborder quelques unes des habitudes que vous devriez avoir pour devenir un bon conducteur. Bien entendu, vos suggestions sont les bienvenues, car j'imagine bien que je ne ferai que survoler ce très vaste sujet ...

Bien regarder


Bien conduire c'est avant tout utiliser ses yeux et son regard à bon escient ...
Comme vous le savez, notre regard peut se concentrer sur un point plus ou moins précis de l'image,  à savoir le centre. Plus je me concentre sur le point milieu de mon regard, plus j'ai tendance à négliger tout ce qu'il y a autour.
Lorsque je conduis, les détails n'ont que peu d'importance, il faut pouvoir au contraire embrasser le plus d'informations possibles : ma position dans la voie, les véhicules qui m'entourent, le tracé sur lequel je roule (notamment le virage à venir ou celui que je suis en train de parcourir) etc.

Pour arriver à cet objectif, il faut employer une sorte de regard dans le vide. Un peu comme quand on part dans nos pensées, notre regard semble oublier ce qu'il a dans sa visée et finit par ne plus prioriser le centre de l'image. C'est un peu ce que vous devez pratiquer, sans vous perdre dans vos pensées évidemment !


Plus je me concentre sur un point précis, plus mon cerveau omet l'image périphérique


C'est l'inverse si je me laisse aller à vouloir embrasser toute l'image, je vois moins de détails mais je saisis toutes les variables qui m'entourent

Un autre exemple pour illustrer la chose : posez un objet à 50 cm de vous, puis inscrivez votre regard sur le coté, disons à 40 cm sur la droite. Vous regardez donc autre chose que le fameux objet en question. Maintenant, malgré que votre regard ne vise pas l'objectif, essayez tout de même de visualiser et vous concentrer sur ce dernier. Vous allez voir que votre cerveau omet presque totalement la zone sur laquelle vous pointez le regard, et vous allez mieux percevoir l'objet situé sur la gauche, et ce malgré que vous ne regardiez pas au bon endroit.
C'est ce que vous devez faire en conduisant, à savoir viser le regard tout droit tout en essayant de répartir votre concentration sur l'ensemble de l'image (ou plutôt un grand cercle central, seuls les éléments situés devant votre capot doivent vous prendre de la "puissance de calcul") plutôt que le point milieu. Vous serez alors plus à même de définir une bonne trajectoire pour prendre les virages tout comme pour un évitement soudain. Le détail des choses importe peu la majorité du temps, votre cerveau ne doit analyser et prendre du temps que pour les choses essentielles, à savoir la trajectoire (et donc le chemin emprunté) et les obstacles potentiels (éléments qui traînent sur la route, animal qui traverse, les autres usagers vous précédent etc.). Il faut utiliser la vitesse de son cerveau pour les informations utiles uniquement. Le parasiter de variables inutiles vous rend moins efficace ...
Bien entendu, rester le regard "dans le vide" constamment n'est pas non plus très malin, il doit passer du mode "détails" au mode "grand angle" continuellement, selon que des détails attirent votre attention (détails qui ont besoin de plus d'attention pour examiner le danger potentiel).

Bien voir


Pour bien regarder il faut bien voir ... Pour cela on évite absolument les vitres teintées, c'est à la fois un peu puéril et très dangereux quand la nuit tombe.
Le pare-brise doit aussi être bien propre, et c'est d'ailleurs pour ça qu'on est recalé au contrôle technique quand le lave-glace ne fonctionne plus (le mieux est d'avoir un chiffon + produit accessible pour repartir sur des bases propres de temps en temps, les essuie-glaces associés au lave-glace font souvent un travail très moyen).
Cela passe aussi par un bon désembuage, car certains semblent parfois être dans un hammam tellement il y a de buée sur les fenêtres. La buée réduit autant, voire parfois plus, que des vitres teintées à 80%.

Bien se positionner

Bien conduire son auto, ou plutôt exploiter le meilleur de son potentiel, consiste aussi à bien ressentir la machine qu'on mène. Et pour cela la position de conduite est primordiale.
Mais avant de parler de la manière de se positionner, il faut aussi prendre en compte que certains véhicules empêchent une bonne ergonomie dès le départ ... C'est généralement le cas sur des monospaces ou SUV avec plusieurs soucis.
Tout d'abord, la combinaison entre position du volant / pédales / siège est mauvaise, induisant une posture comme si vous étiez assis sur une chaise de cuisine. Il sera alors plus difficile de bien manier l'auto dans certains évènements nécessitant une dextérité sans faille.
L'autre souci se situe au niveau du positionnement de l'assise, parfois trop haute même quand on descend le siège au maximum (ou alors parfois la position basse ne permet plus de bien voir au dessus de l'instrumentation).


Venons-en à la position à choisir selon les possibilités offertes par le siège et volant. C'est un aspect des plus importants pour bien sentir son auto et éviter les douleurs au dos. Sur les autos ne permettant ni le positionnement du volant ni le réglage en hauteur du siège, il faudra alors avoir un  gabarit idéal qui entre en synergie avec la disposition des commandes ...

Pour la hauteur, l'idéal reste d'éviter de se percher trop haut comme certains le font : réglage maxi. L'inverse vaut aussi, trop bas peut induire un manque de visibilité suffisamment important pour que votre cerveau n'ait plus assez d'informations à se mettre sous la dent (c'est le plus important, à favoriser par rapport au rabaissement). Cette remarque ne vaudra généralement pas pour les grands gabarits. L'objectif est ici de trouver un compromis : plus je me mets bas plus je suis près de l'axe des roues (je ressens mieux et plus fidèlement les mouvements fins du châssis sur ses réactions en virage et sur les aspérités), cela permet aussi de rabaisser le centre de gravité de l'auto en plaçant la masse de votre corps plus bas. Mais plus je suis bas, plus je peux me retrouver à ne plus me sentir à l'aise (commandes mal placées et instrumentation trop haute), et donc perdre en communication entre l'auto et votre corps.

L'inclinaison du dossier de siège doit surtout éviter d'être mise en "mode canapé", vous devez être relativement droit (mais pas trop non plus pour éviter le mal de dos).


Le recul ne doit pas être trop important, il faut impérativement avoir les bras suffisamment fléchis quand vous tenez le volant. Un rapprochement excessif peut toutefois mener à avoir des pédales trop près, et donc avoir des jambes trop fléchies (pas confortables ni ergonomique). Il faut alors jouer avec le combo réglage volant en profondeur / coulissement en profondeur du siège.

Le volant n'est pas si anecdotique, son réglage induit des sensations de conduite bien différentes, dans la mesure de l'amplitude de ce dernier.
Le réglage en profondeur servira à régler le fléchissement des coudes : avoir des bras tendus n'est vraiment pas la bonne chose à faire (mêmes si ça donne un genre que beaucoup aiment) ...
Le réglage en hauteur, et donc aussi de l'inclinaison, doit généralement privilégier le haut. Avoir un volant droit (vers le bas) ne sert que dans des autos particulières où la position est typée très course. Et même si vous voulez faire du circuit, mieux vaut orienter le volant plus vers le haut, vous l'aurez mieux en main. Vous devrez le tenir à neuf heures et quart quand il s'agit de conduire l'auto.


Bien entendu, tous ces conseils ne valent que si il donnent lieu à une position qui vous paraît améliorée. Le but est de trouver la position qui favorise votre sensation de faire corps avec la machine, tout en respectant des notions de base (pouvoir bien tourner le volant, bien voir etc...). Sachez aussi que les mauvaises habitudes ont la dent dure, et il faut parfois du temps pour quitter un mauvais pli pris pendant de trop nombreuses années ...

Faire corps avec sa machine

Bien mener une auto c'est avant tout faire corps avec elle. C'est à dire que vos jambes et bras doivent être oubliés, ce sont les roues qui deviennent vos membres ... Vos "vrais" organes se réduisent alors à une sorte de système nerveux qui envoie les informations aux commandes : volant et pédales. Le réglage de la position énumérée dans le paragraphe précédent est donc d'autant plus important qu'il favorisera cette sensation de communion et d'harmonie avec l'engin.


Mais pour faire totalement corps avec sa machine il faut aussi connaître cette dernière, et en l'occurrence son tempérament et réactions face aux différents contextes routiers : route mouillée, voiture chargée, réaction aux limites, réaction à l'évitement, capacité de freinage etc.
Pour ma part, il m'arrive souvent d'effectuer un freinage d'urgence quand je me retrouve seul sur une route, surtout quand elle est mouillée. Le but est de calibrer mon cerveau pour qu'il soit toujours à jour concernant les distances de freinage. Vous verrez que votre auto freine souvent un peu moins court que ce que vous l'imaginiez (en condition de route mouillée), et que la distance varie beaucoup entre deux routes (grosseur du grain) et lorsque les pneus sont froids/chauds.

Avoir de la culture technique


Etre un bon conducteur revient aussi à connaître les bases en ce qui concerne le fonctionnement d'une auto.
Par exemple, des pneus froids ont bien moins d'accroche au sol, il vaut donc mieux éviter les courbes rapides juste après votre départ ... Pour chauffer les pneus il n'y a pas besoin de faire des zigzags comme en F1, quelques freinages peu appuyés mais longs chaufferont l'ensemble des jantes / pneumatiques. Cela induira au passage d'avoir des pneumatiques qui sont plus gonflés, car entre le froid et le chaud il n'est pas rare de constater une différence de 0.5 bar. Surgonfler aura aussi comme conséquence fâcheuse de perdre en tenue de route (moins de surface en contact avec le bitume et souplesse réduite du pneu en cas d'appui important lié à un freinage important).
C'est la même chose avec les plaquettes de frein, à froid elles auront souvent moins d'accroche (idem quand ils surchauffent). Avoir une distance de sécurité un peu plus importante en phase de chauffe n'est pas une mauvaise chose.


Pareil pour les routes empruntées, privilégiez toujours les autoroutes aux nationales si vous voulez favoriser votre "taux de survie". Et n'oubliez pas non plus de vous renseigner quand vous croisez un panneau qui ne vous dit plus rien, il faut parfois réviser certaines parties du code de la route (on finit tous par oublier une bonne partie des choses).


Avoir l'oeil sur sa machine

L'état de marche de votre auto est un facteur primordial. Vous devez prendre en considération votre auto, et donc jeter un oeil régulièrement.
Ce n'est pas grand chose, il suffit de regarder l'auto un très bref instant dès que vous vous stationnez, cela permet de voir si un pneu paraît dégonflé (ou même sculptures trop réduites), si un élément commence à se désolidariser ou encore si quelque chose a coulé sous l'auto. C'est la même chose avec un gros paquet de neige accumulé sur votre toit, en gelant il devient assez dur et pourra représenter un projectile non négligeable pour le conducteur derrière vous quand il se décrochera de votre toit ... Bref, ne pas économiser l'attention portée au véhicule, surtout que c'est une toute petite contrainte (qui pourrait pourtant éviter pas mal d'accidents ...). Cette attention doit être systématique, il ne faut pas se limiter à faire un gros check-up tous les 3 mois.


Ca va même jusqu'à voir si il y a un reflet dans une vitrine / panneau quand vous faites une marche arrière par exemple, afin de voir si les feux stop et recul sont OK. De nuit ça se joue à regarder si l'accélération vous voyez un panache de fumée noire dans votre rétroviseur (seul moyen de voir si l'auto fume à l'accélération en étant au volant).
Un gros freinage permet de savoir si l'ABS est OK, tout comme l'équilibrage des freins entre gauche / droite et avant / arrière et la stabilité du châssis (et donc les ancrages au niveau des triangles, silentblocs etc.). Il vaut mieux s'en rendre compte lors d'un "exercice" plutôt que le jour où il y a une vraie urgence.
Bref, il faut ausculter l'auto et l'interroger par de simples petits regards, mais très souvent ... Cela n'empêche évidemment pas le gros check-up tous les 3 mois.

Avoir une machine digne

Il me semble que pouvoir mettre en exergue ses compétences de conducteur commence par avoir une voiture correcte.


Bien entendu il faut que l'entretien des parties vitales soit irréprochable (tout le reste on s'en fiche, ça peut tomber en ruine). Je pense donc aux freins (plaquettes, disques et LDR de moins de 3 ans), trains roulants (pneus, essieux, roulements, suspension, amortisseurs) et dispositifs d'assistance (direction assistée, ABS, ESP pour les principaux).


Mais cela ne se limite pas à avoir une auto en forme, il faut qu'elle soit digne ! Je veux dire par là qu'une voiture d'avant 1998 ou encore une petite citadine de type C1/Alto me paraît être un danger ... Dans le premier cas (avant 1998) on a peu de chance d'avoir un ABS (et surtout un ESP), et dans le deuxième ce type de petite auto est à la fois nulle en terme de châssis (tenue de route moyenne, réactions bizarres, faible capacité de résistance à la prise de poids etc.) et au niveau de la sécurité (capacité à absorber des chocs). Visez donc au minimum une citadine polyvalente supérieure à 3.9 mètres.


Attention toutefois, car avoir une machine de bonne facture peut induire l'effet inverse ... En effet, certains croient que leur auto peut aller au delà de ce qu'elle peut faire en vrai. C'est surtout le cas avec des sportives ou des voitures de luxe, en réalité elles n'ont rien de magique ! Ne tentez donc rien de particulier et ne soyez pas trop optimiste à leur volant, ce qui est souvent le cas des profils ayant peu d'expérience (j'ai une Ferrari 360 et je peux vous assurer qu'elle ne me permet pas de faire des entorses aux lois de la physique ... Elle est même parfois plus vicieuse que certaines autos plus normales. Son châssis sans filtre lié à l'âge de l'auto y participant aussi).


Vu en Allemagne sur la voie publique, véridique ...

Pour ma part j'ai choisi pour le binôme enfant / conjointe une Série 5 GT M-Sport, une auto qui associe comportement sécurisant (sans être très affûté), une hauteur de conduite confortable (visibilité) et capacités à absorber les chocs de manière magistrale. Ce n'est hélas pas génial d'un point de vue environnemental (aspect qui commence à me titiller un peu).

Tout doit être en ordre

Votre machine doit être parée à tout imprévu en la préparant à cela.
Par exemple, en cas d'accident mouvementé, il faut éviter que l'habitacle soit plein de choses qui se baladent : risque de projection. Pensez aussi à avoir un petit extincteur (bien arrimé ...) qui peut être salvateur en cas de pépin (ça permet de sauver l'auto des flammes ou encore mieux : de sauver quelqu'un qui resterait coincé dans une auto qui prend feu ...).
Pour la panne il faut aussi avoir un gilet jaune à portée de main (super à la mode en ce moment en plus !) et le fameux triangle de signalisation à poser en amont en cas de panne (surtout si avant votre position il y a un virage en aveugle).


Etre un "commandant de bord"

Comme un capitaine de bateau, vous êtes dans votre auto le chef à bord qui doit faire appliquer les règles.
Parmi ces dernières il y a la ceinture de sécurité à imposer à tous, des pieds qui ne doivent surtout pas traîner sur la planche de bord quand le passager fait la sieste (tellement idiot et dangereux en cas d'accident, notamment avec l'airbag), des bruits à modérer (discussions trop prenantes, gamins qui hurlent ou encore musique trop forte).
Bref, il faut se responsabiliser comme le fait un conducteur de car, car les passagers manquant de savoir vivre et de culture sont hélas de plus en plus nombreux.

Enseigner à sa progéniture


Etre un bon conducteur doit se partager. Comme tout savoir, il n'a que peu d'utilité si il se contente à rester dans votre crâne d'égoïste. Si vous embarquez des jeunes ou avez des enfants, leur éducation doit se faire le plus tôt possible. Et au delà d'apprendre le civisme, il faut aussi leur apprendre la logique de la route, à savoir les pièges et autres concepts que votre expérience vous a appris au fil du temps.
Pour être cohérent et aller au bout des choses, il faut alors se retenir de donner le mauvais exemple en ayant une conduite un peu trop "ludique" quand vous êtes accompagné d'esprits influençables (ils le sont déjà assez par une grande partie des youtubers, souvent dotés d'un nombre de neurones très limité).
La première chose à leur apprendre sera probablement de ne jamais toucher au téléphone en conduisant ...


S'équiper d'un assistant à la conduite


Les applications d'aide à la conduite, tel Coyote ou Waze, permet d'amener un niveau de sécurité supplémentaire qui est très loin d'être négligeable.
On a alors accès à tout un tas d'informations vitales comme des objets qui traînent sur la voies, brouillard, accident, des ralentissements soudains ou même encore une personne arrêtée sur le bas-côté.
Je pense pour ma part que ce genre de dispositif devrait être obligatoire et en partie financé par l'Etat (bien que l'Etat ce soit vous et moi ...).

Ne pas faire confiance à l'autopilot


Comme expliqué dans cet article, les aides à la conduite et autopilot ne sont absolument pas fiables. Vous ne devez en aucun cas les laisser faire, et il est plus sur de conduire sans (il n'est pas naturel pour le cerveau de surveiller un logiciel de conduite autonome) ... Ces aides ne doivent intervenir que par elles-mêmes quand elles détectent un problème (pas besoin que l'autopilot soit activé).

Conseils de conduite


Se faire voir


L'une des première choses à faire est d'être bien vu par les autres usagers de la route. Et pour cela vous devez allumer vos phares quand votre auto n'a pas de feux de jour (ils sont justement là pour combler la bêtise humaine). Ca peut paraître un détail, mais quand je vois sur mes routes de campagne (avec une visibilité faible : temps très gris, tombé de la nuit etc.) tout un tas de voitures grises feux éteints qui sont à peine visibles par mes yeux (pourtant encore relativement jeunes), je me dis que l'humain ne se pose pas plus de questions que certains lapins qui traversent les routes ... La majorité des chocs sur les intersections sont liés à une voiture qui n' pas été vue, dommage quand on sait que ces accidents font parti des plus graves et qu'il aurait simplement fallu allumer ses feux pour les éviter ! Idem quand il pleut intensément ou qu'il y a du brouillard, mettez vos antibrouillards arrière (a minima).




Et pour tout vous dire, vous pouvez être un excellent conducteur rien qu'en utilisant votre bon sens, l'humain a une capacité d'analyse (quand il le veut bien et qu'il cherche à la travailler) qui lui permet d'être assez efficace même dans des domaines qu'il ne maîtrise pas bien. Il suffit de se poser les quelques questions fondamentales et de s'impliquer dans le sujet étudié...

Savoir détecter les situations dangereuses


Vous devez être à même de mesurer le taux de dangerosité d'une situation. Ca, beaucoup de gens ont du mal à le percevoir ...
Par exemple, vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais circuler sur une nationale entre des arbres est l'une des situations les plus dangereuses qui soient. Sans le savoir, vous êtes confronté à la mort comme c'est rarement le cas dans votre existence. Un simple décalage ou sortie de route vous mènera dans un tronc d'arbre. Rien de plus robuste que ce genre d'obstacle, il est l'un de ceux qui sont les plus létaux. De face, l'énergie du choc (décélération) ne sera absorbée que par le châssis (l'arbre de plie pas du tout ..), et de côté il provoquera l'enroulement de l'auto autour de ce dernier (avec les occupants qui finissent dans un état déplorable, pour ne pas dire plus). Dans cette situation, modérez votre allure en ne dépassant pas la vitesse maximale autorisée (ne pas se permettre les +20 km/h qu'on s'accorde sur les axes sécurisés au niveau de l'accotement).
Idem quand vous voyez une série d'autos devant vous qui sont agacées par un camion roulant à faible allure, ils se mettent donc à tous vouloir dépasser avec plus ou moins de dangerosité. Dans ce cas, il est préférable de doubler voire tripler sa distance de sécurité, au cas où un des usagers de devant raterait sa manœuvre (en provoquant un choc frontal par exemple).

Bref, il vous faut analyser et assimiler les contextes dangereux, et coller la personne de devant en fait aussi partie : n'oubliez pas cette fameuse distance de sécurité, ce n'est pas un conseil en l'air !

Bien réagir aux imprévus


Si vous n'êtes pas un grand spécialiste de l'automobile, il est alors peut-être préférable que vous réfléchissiez en amont à comment réagir dans certaines situations pour ne pas avoir à réfléchir dans ces moments là.
Exemple, si je perds mes freins autant avoir la procédure déjà mâchée par votre esprit avant que ça n'arrive, à savoir utiliser le frein à main (en sachant que cela fera glisser l'arrière) ainsi que le frein moteur quitte à mettre la boîte en miettes en se mettant en première ou secondes à 90 km/h. Vous pouvez aussi penser à vous rapprocher de la glissière ou autre élément bordant la route pour obtenir une friction latérale, et donc du freinage.
Idem pour un emballement de turbo, savoir quoi faire à l'avance (se mettre au point mort, débrayer, se mettre en neutre sur BVA etc.).
Ne pas hésiter à imaginer à l'avance des situations dramatiques qui pourraient arriver.

Protéger les plus faibles


Vous arrivez à hauteur d'un vélo ou un cyclomoteur qui semble en difficulté sur cette portion (enchaînement de petits virages sur route très sinueuse par exemple) ? N'hésitez pas à rester un peu derrière lui le temps d'arriver dans une zone plus sécurisée pour lui, vous bloquez ainsi les autos de derrière et devenez donc une protection pour lui. Et quand vous les doublez, faites-le ostensiblement avec le clignotant et un décalage marqué, ceci afin que tout le monde voit qu'il y a un cycliste à doubler (votre auto peut le cacher, et l'usager vous suivant pourra être surpris et le renverser).
On peut aussi penser aux motos sur autoroute, se caler derrière l'un d'entre eux avec une bonne distance de sécurité permet de protéger ses arrières en garantissant d'avoir une distance de freinage confortable en cas de chute. Idem si vous vous mettez devant lui, il profitera de votre aspiration et donc d'un vent latéral bien moins important pour lui (plus confortable et sécurisant pour le motard), vous lui créez une sorte de couloir d'air sans vent. Il faudra cependant rester vigilant lors des freinages, car les autos freinent en général plus court.

Si vous voyez une personne âgée qui semble avoir du mal à traverser, ou un groupe d'enfants pas facile à emmener de l'autre côté, participez à aider en vous arrêtant. Mais pensez surtout à vous arrêter bien avant le passage clouté (quelque soit le type de piéton évidemment, même le plus robuste) ! En effet, en cas de choc par l'arrière, ce qui arrive parfois, vous ne finirez pas sur les piétons qui traversent devant vous ...

Plus généralement, il y a tout un tas de situations où vous pouvez servir de "bouclier" pour un usager plus "faible" que vous, n'hésitez donc pas à filer un petit coup de main à ces derniers. Et si vous avez d'autres exemple n'hésitez pas à le dire en bas de page.

Interagir avec les autres

Etre un bon conducteur c'est aussi savoir communiquer avec les autres usagers qui vous entourent (mais aussi les considérer, la route n'est pas qu'à vous). Ca commence donc par ne pas oublier l'utilisation du clignotant quand il y a nécessité (ce qui n'est pas le cas quand vous êtes seul ...). J'évite aussi d'arriver trop vite sur une ligne de stop, cela fait peur aux conducteurs qui passent sur la voie principale sur laquelle donne le stop. J'évite aussi de mettre le clignotant pour doubler (autoroute) quand la voiture sur ma gauche qui circule plus vite n'est pas encore passée, encore une fois je lui fais une frayeur (à ce jeu là j'aurais bien distribué un bon millions de claques ...).
Quand quelqu'un vous colle de trop il faut lui dire et ne pas laisser perdurer la situation, dans ce cas il faut allumer de manière prononcée les feux de stop arrière en pressant légèrement la pédale. Si la personne semble à l'ouest et ne comprend pas, insistez avec l'allumage des feux anti-brouillard. Et si il ne comprend toujours pas faites le ralentir jusqu'à 10 km/h, ça devrait finir par illuminer certains de ses neurones.


Si vous voyez des personnes rouler sans phare ne pas hésitez à les matraquer d'appels de phares, idem si ils restent en plein phare et gênent les autres usagers. Il faut donc aussi être un peu shérif, et l'idéal serait que tous les citoyens se surveillent eux-mêmes en s'impliquant. Exemple : une auto transporte des objets coffre ouvert, avec risque de chute, il faut le dire et ne pas tracer sa route comme un loup solitaire.
Si les choses étaient ainsi, certains ne se permettraient plus de faire des choses aussi absurdes sur la route, et j'ai remarqué que ce phénomène était très présent au Canada (si vous faites le foufou sur la route, les citoyens seront là pour pour calmer avant même qu'il n'y ait besoin de croiser les autorités). Hélas, cela peut aussi parfois stimuler la colère de certains conducteurs (surtout en France) qui ne supportent pas qu'on leur dise ce qu'ils doivent faire (souci d'ego).


Les pièges de la route : les grands classiques


Certains pièges sont à éviter, citons-en certains d'entre eux.

Quand je double sur nationale, même si il n'y a personne qui vient en contre sens, il faut toujours se méfier d'un conducteur éventuel qui apparaîtrait par le biais d'un stop ou intersection. Et comme la personne qui cherche à s'insérer regardera surtout de l'autre côté (il regarde du côté où les voitures arrivent ...), il ne vous verra pas forcément. Une voie de gauche dégagée sur nationale . départementale, ne garantit pas forcément que vous pourrez doubler en toute sécurité.

Toujours sur les petites routes, de mauvaises surprises peuvent apparaître dans les petites virages à l'aveugle : vélos ou tracteur par exemple. Il faut donc perpétuellement se préparer à être surpris en plein milieu de virage, une allure plus réduite est alors une bonne solution pour parer à tout.

Il faut aussi éviter de coller un camion qui vous précède, non pas par sécurité cette fois-ci mais plutôt pour préserver votre auto. Les chutes de gravillons sont plus que courants, et votre carrosserie sera alors criblée de petits impacts.

Conseils de conduite sur autoroute


La base

La base de la base, il est même surprenant de devoir rappeler, est qu'il faut rouler à droite ! Etre au milieu constamment montre aux autres à quel point votre connaissance de la route est précaire (en gros vous êtes un idiot de première catégorie, et sachez que je vous maudits quand je vous croise, jusqu'à même vous faire des queues de poisson et vous ralentir à 80 km/h sur autoroute. Oui je peux devenir très mauvais moi aussi quand je vois un parasite qui pollue la vie de dizaines d'autres automobilistes. Le pire étant que beaucoup ne comprennent même pas leur erreur et se demande pourquoi un "fou" semble les agresser) ... Ce type de comportement amène agacements (c'est très égoïste) et embouteillages massifs. Quand on se retrouve sur autoroute à 90 km/ avec une voie de gauche saturée et une voie de droite quasiment vide, j'ai parfois l'impression d'être entouré d'invertébrés (et de décérébrés) qui auraient eu le permis de conduire. Et même quand la route est dégagée, devoir doubler les gens en traversant trois voies me tend rudement ... Car quand on roule en respectant la règle (sur une 3 voies), doubler une personne qui roule au milieu consiste à aller deux voies sur la gauche pour se rabattre ensuite deux voies sur la droite (plutôt fastidieux !).

Ralentissement brusque suite à un bouchon


L'objectif premier est de détecter le plus tôt possible ces ralentissements ... Pour cela il faut évidemment être attentif ! Vous pourrez aussi mieux l'anticiper et de manière plus certaine grâce aux applications d'aide à la conduite (type Coyote). Une fois détecté, les warnings doivent être allumés le plus vite possible, et vous pouvez même rajouter une couche avec les anti-brouillards arrière.
Si vous sentez que le situation est dangereuse et que les gens se font surprendre, il faut idéalement se mettre sur la droite sur la bande d'arrêt d'urgence. Si cela ne vous semble pas totalement nécessaire, ne vous collez surtout pas à la voiture de devant, laissez 3 bons mètres. Une fois à l'arrêt, ne regardez que votre rétroviseur. Si une personne semble arriver trop vite, il faut impérativement vous pousser de là en allant vers la droite (bande d'arrêt d'urgence). Il faut bien comprendre que le plus grand danger ne  vient pas de l'avant mais de l'arrière. SI vous avez le coffre rempli de bagages, ce conseil est d'autant plus vital. Un choc par l'arrière avec un coffre plein induira des blessures sur les passagers arrière (qui sont généralement vos enfants ...).

Faire la pause : pas une option !


La première cause d'accident sur autoroute est la fatigue. J'ai moi-même beaucoup de souvenirs de passages à vide très difficiles ... L'autoroute est, quand on respecte la vitesse, une véritable berceuse qui ne peut mener qu'à l'endormissement.
La technique de la musique à fond avec la fenêtre ouverte est des plus idiote. Un seul moyen de casser une fatigue : une petite sieste de quelques minutes. Le cerveau a la faculté de récupérer beaucoup avec un tout petit temps de pause (ceux qui affirment avoir besoin de grosses siestes ne sont justement pas familier de l'exercice ...).
Ne cherchez donc pas à luter contre la fatigue en cherchant à être plus fort qu'elle, il faut l'anéantir à la source ! Bien entendu, après ce petit somme, un petit tour à pieds permet d'activer la circulation sanguine, et plus généralement réveiller le corps tout entier en irrigant bien tous les organes.

Panne


Avec une durée de survie moyenne de 20 minutes sur la bande d'arrêt d'urgence, vous aurez vite compris qu'il faut vite déguerpir une fois l'auto immobilisée (qu'il aura fallu coller le plus à droite possible), à savoir passer de l'autre côté de la glissière. Si vous avez crevé côté route, ne cherchez pas à remplacer le pneumatique, faites appel à l'assistance (même si en ce moment vos finances sont justes ...).
Mettre les warning ainsi que les antibrouillards arrière sont des éléments qui permettront de favoriser au maximum la visibilité par les autres usagers de votre véhicule sur le bas côté.

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