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Listes des ADAS des voitures modernes

Dernière modification : 09/10/2025 - 0

Les ADAS promettent de corriger nos erreurs et de réduire la gravité des accidents. Ils reposent sur un socle commun de capteurs, de calculateurs et d’actionneurs. Les capteurs sont surtout des caméras derrière le pare-brise, des radars avant et arrière, parfois un lidar, des capteurs d’angle de volant, d’accélération et de lacet, et les capteurs de vitesse de roue. Les calculateurs fusionnent ces données, estiment les risques et décident d’agir. Les actionneurs sont l’ABS/ESP, l’assistance de direction électrique, l’accélérateur et l’injection. Une partie de ces aides est désormais imposée par GSR2 sur les véhicules neufs vendus en Europe.

Freinage automatique d’urgence AEB

Ce système a pour but d’éviter ou de réduire la gravité des collisions lorsque le conducteur n’a pas réagi à temps.

Fonctionnement. Le radar avant et la caméra évaluent la trajectoire des objets devant, calculent un temps avant impact et, si le conducteur ne réagit pas assez vite, l’ESP met en pression le circuit hydraulique et freine à sa place. Les versions récentes identifient voitures, piétons et cyclistes, parfois aux intersections.
Avantages. Rattrape une inattention et limite fortement la vitesse d’impact.
Limites. Faux positifs possibles avec sac plastique, ombre, véhicule en stationnement serré, pluie forte ou pare-brise sale. Le conducteur doit garder la main.
Obligatoire GSR2. Oui, y compris pour les usagers vulnérables.

Régulateur de vitesse adaptatif ACC

Le régulateur adaptatif adapte la vitesse du véhicule à celle de celui qui précède, pour maintenir une distance de sécurité constante.

Fonctionnement. Le calculateur estime en continu la distance et la vitesse relative avec le véhicule de devant grâce au radar avant, complété par la caméra ou, plus rarement, un lidar. Il ajuste le couple moteur et le freinage léger pour respecter une distance réglable par le conducteur, généralement exprimée en intervalle de temps. Beaucoup de systèmes gèrent l’arrêt complet et le redémarrage en trafic dense.
Avantages. Confort et fluidité en autoroute et rocades.
Limites. Freinages parfois trop prudents, réaccélérations tardives, interprétation anxieuse des insertions ou des véhicules qui se rabattent; dépend très fortement du calibrage capteurs.
Obligatoire GSR2. Non, mais en forte diffusion.

Lecture panneaux / adaptation intelligente de la vitesse ISA

L’ISA a pour but de faire respecter les limitations de vitesse en ajustant la vitesse réelle à la signalisation détectée.

Fonctionnement. La caméra lit les panneaux et le système compare la limitation détectée à la vitesse du véhicule. Selon le mode, il se contente d’avertir, pousse contre le pied ou bride la puissance pour rester sous la limite. Les données cartographiques peuvent servir de filet de sécurité, mais la priorité est donnée à la lecture réelle des panneaux quand elle existe.
Avantages. Réduit les excès involontaires sur trajets monotones.
Limites. Erreurs fréquentes quand un panneau ne nous concerne pas, quand un panneau temporaire est ignoré, ou quand la cartographie est périmée; grand nombre d’alertes qui fatiguent.
Obligatoire GSR2. Oui.

Alerte de franchissement de ligne AFIL

Cette fonction avertit le conducteur lorsqu’il quitte involontairement sa voie, signe d’inattention ou de fatigue.

Fonctionnement. La caméra derrière le pare-brise reconnaît les marquages; si l’auto mord une ligne sans clignotant, le calculateur déclenche un bip ou une vibration.
Avantages. Prévient sans imposer; utile contre la distraction.
Limites. Inefficace si les marquages sont effacés ou sous forte pluie.
Obligatoire GSR2. Oui, sous forme d’alerte minimale.

Aide au maintien dans la voie Lane Assist

L’aide au maintien dans la voie agit pour maintenir la voiture centrée entre les lignes de marquage, notamment sur autoroute.

Fonctionnement. Même caméra, mais cette fois le calculateur applique un couple correctif par la direction assistée électrique pour recentrer le véhicule. Certaines versions anticipent la courbure avec la caméra et parfois la cartographie.
Avantages. Diminue les écarts involontaires, utile en autoroute.
Limites. Effet ping-pong sur routes étroites, lutte contre le conducteur en trajectoires dynamiques ou quand les lignes sont mauvaises; se désactive souvent sous 60 km/h ou si les lignes disparaissent.
Obligatoire GSR2. Oui, sous une forme d’assistance ou d’urgence.

Correction d’urgence de trajectoire

Ce dispositif prend temporairement la main sur la direction pour éviter une sortie de voie dangereuse ou un choc latéral.

Fonctionnement. Si on franchit une ligne vers un danger immédiat, ou si un véhicule arrive sur le côté, le calculateur applique un couple de direction plus franc et peut freiner légèrement une roue pour remettre la voiture dans sa voie.
Avantages. Peut rattraper un début d’assoupissement ou un écart brutal.
Limites. Intervention parfois brusque qui surprend; nécessite lignes visibles et bonne détection latérale.
Obligatoire GSR2. Oui, selon les catégories, comme fonction d’urgence.

Phares automatiques et feux Matrix LED

Ces systèmes ajustent automatiquement l’éclairage pour garantir une visibilité optimale sans éblouir les autres usagers.
Fonctionnement. Une caméra frontale détecte la luminosité ambiante et les véhicules environnants. Le calculateur commande le passage entre feux de croisement et pleins phares. Les versions Matrix LED pilotent individuellement chaque diode pour n’éclairer que les zones libres, tout en masquant les autres véhicules.
Avantages. Visibilité améliorée de nuit et confort de conduite accru sans risque d’éblouissement.
Limites. Dépendance à la propreté du pare-brise et coût élevé des optiques.
Obligatoire GSR2. Non, mais de plus en plus fréquent sur les modèles récents.

Détecteur des conditions d’adhérence

Il a pour objectif de prévenir les pertes de contrôle en détectant une baisse d’adhérence avant qu’elle ne devienne critique.

Fonctionnement. Les capteurs de vitesse de roue, le capteur de lacet et les accéléromètres comparent ce que fait la voiture à ce qu’elle devrait faire; le calculateur déduit un niveau d’adhérence et agit de façon préventive en réduisant le couple moteur et en préparant la pression de freinage. C’est la couche prédictive qui sert l’ESP et l’antipatinage.
Avantages. Stabilise tôt sur pluie, gravillons, neige.
Limites. Ne crée pas d’adhérence; reste limité par les pneus.
Obligatoire GSR2. Les fonctions ESP/antipatinage sont déjà imposées.

Détecteur de fatigue et d’inattention

Il surveille les signes de somnolence ou de distraction afin d’inciter le conducteur à faire une pause ou à se reconcentrer.

Fonctionnement. Deux approches. Soit l’analyse de la conduite via le capteur d’angle de volant et les micro-corrections; soit une caméra qui suit les yeux et la tête pour repérer la somnolence ou le regard détourné trop longtemps.
Avantages. Rappelle à l’ordre avant l’erreur grave.
Limites. Intrusif quand il admoneste souvent; faux positifs avec lunettes de soleil, routes bosselées ou conduite volontairement souple.
Obligatoire GSR2. Oui.

Avertisseur d’angle mort Side Assist

L’avertisseur d’angle mort signale la présence d’un véhicule sur les côtés, là où les rétroviseurs ne suffisent pas.

Fonctionnement. Deux radars logés dans les coins du pare-chocs arrière surveillent les voies adjacentes. Une icône s’allume dans le rétroviseur; si on met le clignotant alors qu’un véhicule est présent, l’alarme devient insistante et certaines voitures appliquent une correction de trajectoire ou un freinage d’une roue pour empêcher le déboîtement.
Avantages. Discret et très utile au quotidien, surtout sur voies rapides.
Limites. Peut être perturbé par forte pluie ou salissures; zones mortes avec remorque.
Obligatoire GSR2. Non.

Alerte de distance de sécurité

Elle rappelle au conducteur qu’il circule trop près du véhicule qui le précède, augmentant ainsi le risque de collision.

Fonctionnement. Le radar avant mesure l’écart et le convertit en intervalle de temps; si l’intervalle passe sous un seuil, alerte visuelle et sonore. Souvent lié au régulateur adaptatif.
Avantages. Sensibilise aux distances; simple.
Limites. Déclenche trop souvent en trafic dense, donc ignoré.
Obligatoire GSR2. Non.

Lecture des panneaux de signalisation

La lecture des panneaux informe le conducteur des limitations de vitesse ou interdictions en vigueur sur la portion de route parcourue.

Fonctionnement. La caméra frontale détecte un panneau, le classe via reconnaissance visuelle, et l’affiche au tableau de bord. La cartographie GPS fournit une limitation théorique qui sert d’appui quand la caméra n’a rien vu; dans l’idéal, la caméra prime sur la carte, car elle lit la situation réelle.
Avantages. Informe en permanence, alimente l’ISA.
Limites. Erreurs courantes quand le panneau ne s’applique pas à notre voie, quand il est temporaire, masqué, ou collé sur un véhicule; les cartes peuvent être obsolètes.
Obligatoire GSR2. Indirectement, via l’ISA qui en dépend souvent.

Stationnement automatique

Fonctionnement. Les capteurs ultrasons, parfois des caméras panoramiques, cartographient la place; le calculateur calcule la trajectoire et pilote la direction assistée, l’accélérateur et parfois la boîte.
Avantages. Dédramatise les créneaux serrés.
Limites. Lent, capricieux si la place est limite ou mal lue; nécessite capteurs propres.
Obligatoire GSR2. Non.

Signal de détresse (freinage d’urgence)

Le signal de freinage d’urgence avertit les conducteurs qui suivent qu’un freinage brutal est en cours.

Fonctionnement. En cas de forte décélération, les feux stop clignotent rapidement et les feux de détresse peuvent s’allumer.
Avantages. Avertit ceux qui suivent et réduit les carambolages.
Limites. RAS quand il est bien calibré.
Obligatoire GSR2. Oui.

Enregistreur de données d’événements

L’enregistreur sauvegarde temporairement des données en cas d’accident pour aider à comprendre les circonstances précises du choc.

Fonctionnement. Le calculateur mémorise sur quelques secondes des données de conduite et d’état des systèmes juste avant un accident.
Avantages. Aide à comprendre les causes et à améliorer la sécurité.
Limites. Sensible sur la vie privée, mais encadré.
Obligatoire GSR2. Oui.

Car2X et avertissements de danger

Le système Car2X permet aux véhicules de communiquer entre eux pour signaler les dangers avant qu’ils ne soient visibles.

Fonctionnement. La voiture échange des messages courts avec les autres véhicules et, selon les marques, avec l’infrastructure. Les informations sont anonymisées et portent sur des événements concrets: véhicule arrêté sur la voie, freinage brusque, accident, travaux, verglas probable. Le calculateur affiche une alerte avant que le danger soit visible par les capteurs classiques.
Avantages. Donne de la portée au-delà du champ de la caméra et du radar; précieux pour anticiper.
Limites. Utilité dépendante du nombre de véhicules connectés, de la qualité du réseau et des réglages de confidentialité.
Obligatoire GSR2. Non.

Détection de remorque

Cette fonction adapte les aides à la conduite lorsque le véhicule tracte une remorque afin d’assurer une meilleure stabilité.

Fonctionnement. La prise électrique et les capteurs d’ESP signalent au calculateur qu’une remorque est attelée. Les aides adaptent leurs seuils, l’angle mort s’étend virtuellement et l’ESP applique des corrections spécifiques anti-louvoyement.
Avantages. Stabilité et alertes mieux adaptées.
Limites. Réglages parfois à refaire après chaque branchement; angle mort moins fiable si la remorque masque les radars.
Obligatoire GSR2. Non.

Autopilot et conduite semi-autonome

L’Autopilot n’est pas une aide de plus, mais la combinaison de toutes. Il réunit dans un même ensemble le régulateur de vitesse adaptatif, l’aide au maintien dans la voie, la lecture des panneaux, la gestion du trafic et parfois même la navigation automatisée. L’objectif est de déléguer une partie de la conduite pour soulager le conducteur sur les longs trajets, notamment sur autoroute. On parle alors de conduite assistée de niveau 2 ou 3 selon la classification SAE, c’est-à-dire que la voiture contrôle vitesse, direction et distances, mais que la responsabilité du conducteur reste engagée en permanence.

Fonctionnement

L’Autopilot repose sur une fusion de capteurs : caméras frontales et latérales, radars avant, parfois lidar, capteurs d’angle de volant et de couple sur la direction assistée. Toutes ces informations sont analysées par un calculateur haute performance, souvent doté de processeurs spécialisés (GPU ou puces dédiées à la vision). Ce calculateur anticipe les trajectoires des véhicules voisins, maintient la voiture centrée dans sa voie, adapte la vitesse à la circulation et peut même gérer les dépassements si la législation le permet. Dans les versions les plus poussées, comme chez Tesla, Mercedes ou BMW, les données GPS et cartographiques viennent enrichir la perception pour prévoir virages, limitations et sorties d’autoroute.

Avantages

Sur autoroute, l’Autopilot offre un confort réel. Il réduit la fatigue, stabilise la conduite, et réagit plus vite que l’humain à certaines situations simples comme un ralentissement soudain. Les versions les mieux intégrées sont capables d’évoluer dans les bouchons en mode « stop and go », sans intervention du conducteur. À vitesse constante, la voiture gère parfaitement sa trajectoire et sa distance de sécurité, tout en conservant une marge de sécurité plus régulière que celle d’un humain.

Limites et risques

Mais derrière le confort se cache un piège : l’excès de confiance. Beaucoup de conducteurs relâchent leur vigilance, croyant à tort que le système sait tout gérer. En réalité, ces dispositifs ne perçoivent pas comme un humain : ils restent dépendants d’un marquage lisible, d’un environnement bien structuré et de conditions météo favorables. Le brouillard, les chantiers, les lignes effacées ou les véhicules atypiques (motos, tracteurs, remorques) peuvent les déstabiliser. Les caméras peuvent être éblouies, les radars perturbés par des surfaces réfléchissantes, et les algorithmes commettre des erreurs de classification.
Le conducteur doit donc constamment garder les mains sur le volant et être prêt à reprendre le contrôle. La législation européenne l’impose : l’Autopilot n’est pas une conduite autonome, mais une assistance évoluée. Même les systèmes de niveau 3, comme ceux proposés par Mercedes ou Honda, ne sont autorisés que dans des contextes très précis, souvent à faible vitesse et sur des routes bien cartographiées.

Ce que GSR2 impose vraiment

Dans les grandes lignes, les véhicules particuliers neufs doivent intégrer au minimum un freinage automatique d’urgence, une alerte ou assistance de maintien de voie, une assistance intelligente à la vitesse, une alerte de somnolence et d’inattention, un dispositif de détection en marche arrière, un signal de freinage d’urgence et un enregistreur d’événements. D’autres exigences s’ajoutent selon les catégories et les échéances.

Plus d'infos sur GSR2 ici

Les effets collatéraux sur le prix des voitures

Les ADAS ont un coût, et ce coût se répercute directement sur le prix des voitures neuves. Chaque radar, chaque caméra, chaque calculateur supplémentaire alourdit la facture et complexifie la production. Résultat : les voitures sont devenues plus chères, plus lourdes et plus difficiles à entretenir. Ce qui devait sauver des vies a aussi fini par exclure du marché du neuf une grande partie des acheteurs modestes. Les petites citadines bon marché, comme la Twingo ou la C1, ont quasiment disparu, étouffées sous les exigences réglementaires et la cascade d’assistances imposées.

Face à ce constat, l’Europe semble commencer à douter de son propre excès de zèle. La Commission européenne envisage désormais d’assouplir certaines normes pour permettre le retour de voitures simples et légères, inspirées des kei cars japonaises. Ces micro-voitures électriques, limitées en taille et en performances, offriraient un compromis entre sécurité, sobriété et accessibilité. L’objectif affiché serait de descendre sous la barre des 15 000 euros, avec des véhicules plus dépouillés mais suffisants pour les trajets quotidiens.

C’est un tournant symbolique : après avoir imposé un arsenal d’équipements toujours plus coûteux, Bruxelles reconnaît que la surenchère technologique a conduit à une impasse économique. En voulant tout sécuriser, on a rendu la voiture inaccessible. Le futur des véhicules abordables passera donc peut-être par un retour à la simplicité, quitte à renoncer à quelques béquilles électroniques pour retrouver l’essentiel : rouler à un prix raisonnable.

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