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Histoire du pneu

Dernière modification : 11/10/2025 -  2

Sans lui, pas de route, pas de confort, pas de grip. Le pneu, cet anneau noir qu'on oublie souvent de remercier, est pourtant l'un des éléments les plus importants de l'histoire de la mobilité. Depuis son invention au 19ème siècle, il n'a cessé d'évoluer, gagnant en résistance, en rendement et en sécurité. Aujourd'hui, plus de 2,5 milliards de pneus sont produits chaque année dans le monde, soit près de 70 millions de tonnes de matières premières. Retour sur une invention qui a littéralement fait tourner la planète.

Si la roue à rayon existe depuis 2000 ans avant J.C et le vélo depuis le 17ème siècle, il fallut attendre 1845 pour qu'apparaisse le pneumatique à base de caoutchouc.

1834-1895 : inventions et inventeurs

Dès 1834, Charles Goodyear, quincaillier américain, avait imaginé une valve en caoutchouc pour gilets de sauvetage. En 1839, il racheta à deux chimistes les droits d'un procédé mélangeant le soufre au caoutchouc pour une meilleure résistance aux variations de température.
En 1842, il découvre que la combinaison caoutchouc-soufre et vapeur d'eau permet d'obtenir une gomme plus stable. Il crée alors le procédé de vulcanisation... qui sera finalement breveté en 1843 par Thomas Hancock. Bel inventeur mais piètre homme d'affaires que ce Charles Goodyear !

Et l'histoire continue... Malgré un premier brevet déposé en 1845 par l'Écossais R.W. Thomson, c'est un de ses compatriotes, J. Boyd Dunlop, qui fait breveter le premier en 1888 le pneu à valve rempli d'air comprimé.
L'invention connaît un franc succès, notamment sur les deux roues, et il fonde sa compagnie de pneumatiques.
Mais ce pneumatique est alors assez fragile et difficile à démonter. Ce sont les frères Édouard et André Michelin qui développeront en 1891 un pneu démontable et réparable incluant une chambre à air.
C'est le début de la saga automobile, et cette invention fera leur succès dès 1895.

Morphologie et composantes

Les premiers pneumatiques étaient lisses, ce qui nuisait à l'adhérence, notamment sur sol humide.
Si les ingénieurs américains de Firestone et Goodyear imaginent dès 1904 un pneu à tringle mieux retenu à la roue, ce sont les Anglais qui créent la carcasse radiale en 1913. Elle ne rencontrera un véritable succès qu'en 1948 lorsque Michelin décidera de l'utiliser à grande échelle.
De même en 1955 avec le pneu tubeless, inventé et breveté par l'Anglais E.B. Killen en 1930.

Rappelons qu'un pneu est composé de 45 % de caoutchouc (naturel ou synthétique), 30 % de noir de carbone ou silice, 15 % de renforts textiles et métalliques (acier, nylon, polyester, rayonne) et d'environ 10 % d'additifs chimiques. Les composants sont assemblés pour constituer les trois grandes zones du pneu :
- le sommet, qui adhère à la route et présente les sculptures,
- le flanc, qui assure la résistance aux chocs latéraux et porte les spécifications,
- et le bourrelet, qui relie le pneu à la jante et assure l'étanchéité.

Innovations et rendement

Depuis les années 1960, la Formule 1 et la haute technologie qui l'accompagne sont devenues un laboratoire à ciel ouvert pour les manufacturiers. L'implication de Firestone, Continental, Pirelli ou Michelin illustre ce pouvoir d'innovation, dont ont découlé le pneu neige, le pneu radial, puis les pneus dits écologiques, plus légers et moins résistants au roulement. Un pneu moderne permet aujourd'hui de réduire la consommation d'environ 0,2 à 0,3 L/100 km par rapport à un modèle d'ancienne génération.

Les géants tels que Michelin en France, Goodyear, Uniroyal et Firestone aux États-Unis, Pirelli en Italie, Bridgestone au Japon ou Continental en Allemagne font travailler d'autres secteurs, notamment la chimie et la recherche sur les matériaux recyclables. Certains pneus contiennent désormais jusqu'à 50 % de matières renouvelables. Puisqu'il s'agit avant tout de notre sécurité, souhaitons-leur de rester... increvables !

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