Les vols de catalyseurs sont toujours là même si la tendance baisse

Dernière modification : 13/06/2025 - 0


Il y a encore quelques années, personne n’y prêtait vraiment attention. Et puis, discrètement, les vols de catalyseurs se sont multipliés, au point de devenir un fléau pour certains automobilistes. Si la tendance est en léger recul, il serait imprudent de croire que le problème est réglé. La motivation des voleurs reste intacte, même si leur terrain de chasse se réduit.

Pourquoi voler un catalyseur ? L’or caché sous la voiture

Le catalyseur d’échappement contient, dans sa structure interne, de très petites quantités de métaux précieux : platine, palladium et rhodium. Ces éléments, utilisés pour transformer les gaz nocifs comme le monoxyde de carbone en substances moins dangereuses, sont aussi très recherchés dans l’industrie (notamment l’électronique et la bijouterie).

Et même en faibles doses, ils valent leur pesant d’or – au sens presque littéral. Un catalyseur standard peut renfermer jusqu’à 5 grammes combinés de ces trois métaux. Voici un ordre d’idée des prix au gramme à l’heure où nous écrivons ces lignes :

  • Rhodium : plus de 140 € / g
  • Platine : environ 30 € / g
  • Palladium : aux alentours de 25 € / g

À titre de comparaison, l’or 18 carats (750/1000) se négocie autour de 65 à 70 € / g. Le rhodium est donc plus du double du prix de l’or, et il suffit d’en avoir une toute petite quantité pour que l’opération devienne rentable pour les receleurs. Inutile de dire que certains trafics organisés se sont rapidement spécialisés dans le rachat de catalyseurs d’occasion… sans trop se soucier de leur provenance.

Pourquoi il y a un peu moins de vols ?

Deux phénomènes expliquent la baisse récente des vols de catalyseurs. D’abord, la valeur des métaux précieux qu’ils contiennent (rhodium, palladium, platine) a nettement diminué depuis les pics atteints en 2021, rendant le vol moins rentable pour les réseaux de revente. Ensuite, les voitures les plus vulnérables sont de moins en moins nombreuses sur les routes, mais nous allons y revenir dans le chapitre suivant.

Quelles voitures sont visées ?

Ce sont les modèles essence relativement anciens qui sont les plus vulnérables. Pourquoi ? Parce que sur ces véhicules, le catalyseur est souvent situé sous le plancher, à mi-longueur de la ligne d’échappement. Une configuration parfaite pour des voleurs qui, en quelques minutes, peuvent glisser un cric, scier l’avant et l’arrière du tube, et repartir avec leur butin. Parfois avec une scie sauteuse ou une meuleuse, parfois plus discrètement avec une pince coupe-tube si le quartier est calme.

Les modèles diesel sont très peu concernés, car leur catalyseur est souvent intégré à des systèmes plus complexes et moins riches en métaux précieux. Les hybrides sont à surveiller dans certains cas, mais les cas de vol restent rares.

En revanche, les voitures récentes sont mieux protégées. Le catalyseur y est généralement placé très près du moteur pour atteindre rapidement sa température de fonctionnement après le démarrage à froid. Mais ce montage le rend aussi difficile à atteindre sans déposer plusieurs éléments : protection moteur, habillages thermiques, voire des organes mécaniques. Pour un voleur, c’est beaucoup trop de risques pour un butin incertain, d’autant que les catalyseurs modernes contiennent moins de métaux que les anciens.

Comment savoir si votre catalyseur a été volé ?

Impossible de ne pas s’en apercevoir. En l’absence du catalyseur, le moteur fait un vacarme épouvantable, digne d’un échappement libre ou d’une ligne course. C’est tout simplement parce que l’échappement est interrompu à mi-chemin, et que les gaz sortent presque à l’air libre.

Autre détail : le véhicule devient automatiquement non conforme pour circuler. Sans catalyseur, les normes anti-pollution sont dépassées, et le bruit franchit les limites légales. Il devient donc interdit de rouler ainsi, même pour aller au garage.

Que faire si cela vous arrive ?

Voici la marche à suivre :

  • Déposer plainte immédiatement auprès des autorités
  • Ne pas rouler avec le véhicule, mais faire appel à une dépanneuse ou utiliser un plateau pour le transport jusqu’au garage
  • Demander un devis avant réparation, surtout si le véhicule est ancien. Le coût d’un nouveau catalyseur, entre la pièce et la main-d’œuvre, peut facilement dépasser les 1 000 €, voire plusieurs milliers selon le modèle
  • Éviter d’acheter un catalyseur d’occasion sur les plateformes d’enchères. Beaucoup de pièces proposées en ligne proviennent de vols, et les découpes visibles sur les photos ne laissent souvent que peu de doutes. De plus, un catalyseur volé ne peut pas être légalement réutilisé : si l’origine frauduleuse est prouvée, il devra être restitué… sans remboursement possible

Votre assurance peut-elle couvrir les dégâts ?

Cela dépend de votre contrat. Seule une formule incluant le vol (tous risques ou tiers étendu avec garantie vol) pourra prendre en charge une partie du remplacement du catalyseur, généralement après déduction d’une franchise. En revanche, si vous êtes uniquement assuré au tiers, comme c’est souvent le cas sur des voitures âgées, les frais seront à votre charge.

Peut-on vraiment empêcher le vol d’un catalyseur ?

On ne peut pas rendre une voiture inviolable, mais certaines précautions peuvent faire la différence :

  • Privilégier un stationnement dans un garage fermé, ou à défaut dans une rue bien éclairée
  • Installer une alarme avec détecteur d’inclinaison, qui peut envoyer une notification sur smartphone dès qu’un soulèvement est détecté. Cela peut suffire à faire fuir les plus pressés
  • Éviter de laisser sa voiture stationnée longtemps au même endroit si elle est vulnérable

Il existe aussi des systèmes mécaniques de protection du catalyseur (coques de blindage, cages inox...), mais ils doivent être homologués, résister à la chaleur de l’échappement, et ne pas gêner les mouvements de la ligne. En clair, c’est complexe à installer, souvent coûteux, et peu répandu.

L’ADAC, qui suit le sujet depuis plusieurs années, note une forte baisse des vols entre 2022 et 2024, ce qui peut s’expliquer par la baisse du prix des métaux précieux… ou tout simplement par la disparition progressive des véhicules les plus exposés. Une chose est sûre : tant que les vieux catalyseurs contiendront de quoi se faire de l’argent, certains continueront à s’y intéresser. Autant ne pas leur faciliter la tâche.


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