Il y a encore quelques années, personne n’y prêtait vraiment attention. Et puis, discrètement, les vols de catalyseurs se sont multipliés, au point de devenir un fléau pour certains automobilistes. Si la tendance est en léger recul, il serait imprudent de croire que le problème est réglé. La motivation des voleurs reste intacte, même si leur terrain de chasse se réduit.
Le catalyseur d’échappement contient, dans sa structure interne, de très petites quantités de métaux précieux : platine, palladium et rhodium. Ces éléments, utilisés pour transformer les gaz nocifs comme le monoxyde de carbone en substances moins dangereuses, sont aussi très recherchés dans l’industrie (notamment l’électronique et la bijouterie).
Et même en faibles doses, ils valent leur pesant d’or – au sens presque littéral. Un catalyseur standard peut renfermer jusqu’à 5 grammes combinés de ces trois métaux. Voici un ordre d’idée des prix au gramme à l’heure où nous écrivons ces lignes :
À titre de comparaison, l’or 18 carats (750/1000) se négocie autour de 65 à 70 € / g. Le rhodium est donc plus du double du prix de l’or, et il suffit d’en avoir une toute petite quantité pour que l’opération devienne rentable pour les receleurs. Inutile de dire que certains trafics organisés se sont rapidement spécialisés dans le rachat de catalyseurs d’occasion… sans trop se soucier de leur provenance.
Deux phénomènes expliquent la baisse récente des vols de catalyseurs. D’abord, la valeur des métaux précieux qu’ils contiennent (rhodium, palladium, platine) a nettement diminué depuis les pics atteints en 2021, rendant le vol moins rentable pour les réseaux de revente. Ensuite, les voitures les plus vulnérables sont de moins en moins nombreuses sur les routes, mais nous allons y revenir dans le chapitre suivant.
Ce sont les modèles essence relativement anciens qui sont les plus vulnérables. Pourquoi ? Parce que sur ces véhicules, le catalyseur est souvent situé sous le plancher, à mi-longueur de la ligne d’échappement. Une configuration parfaite pour des voleurs qui, en quelques minutes, peuvent glisser un cric, scier l’avant et l’arrière du tube, et repartir avec leur butin. Parfois avec une scie sauteuse ou une meuleuse, parfois plus discrètement avec une pince coupe-tube si le quartier est calme.
Les modèles diesel sont très peu concernés, car leur catalyseur est souvent intégré à des systèmes plus complexes et moins riches en métaux précieux. Les hybrides sont à surveiller dans certains cas, mais les cas de vol restent rares.
En revanche, les voitures récentes sont mieux protégées. Le catalyseur y est généralement placé très près du moteur pour atteindre rapidement sa température de fonctionnement après le démarrage à froid. Mais ce montage le rend aussi difficile à atteindre sans déposer plusieurs éléments : protection moteur, habillages thermiques, voire des organes mécaniques. Pour un voleur, c’est beaucoup trop de risques pour un butin incertain, d’autant que les catalyseurs modernes contiennent moins de métaux que les anciens.
Impossible de ne pas s’en apercevoir. En l’absence du catalyseur, le moteur fait un vacarme épouvantable, digne d’un échappement libre ou d’une ligne course. C’est tout simplement parce que l’échappement est interrompu à mi-chemin, et que les gaz sortent presque à l’air libre.
Autre détail : le véhicule devient automatiquement non conforme pour circuler. Sans catalyseur, les normes anti-pollution sont dépassées, et le bruit franchit les limites légales. Il devient donc interdit de rouler ainsi, même pour aller au garage.
Voici la marche à suivre :
Cela dépend de votre contrat. Seule une formule incluant le vol (tous risques ou tiers étendu avec garantie vol) pourra prendre en charge une partie du remplacement du catalyseur, généralement après déduction d’une franchise. En revanche, si vous êtes uniquement assuré au tiers, comme c’est souvent le cas sur des voitures âgées, les frais seront à votre charge.
On ne peut pas rendre une voiture inviolable, mais certaines précautions peuvent faire la différence :
Il existe aussi des systèmes mécaniques de protection du catalyseur (coques de blindage, cages inox...), mais ils doivent être homologués, résister à la chaleur de l’échappement, et ne pas gêner les mouvements de la ligne. En clair, c’est complexe à installer, souvent coûteux, et peu répandu.
L’ADAC, qui suit le sujet depuis plusieurs années, note une forte baisse des vols entre 2022 et 2024, ce qui peut s’expliquer par la baisse du prix des métaux précieux… ou tout simplement par la disparition progressive des véhicules les plus exposés. Une chose est sûre : tant que les vieux catalyseurs contiendront de quoi se faire de l’argent, certains continueront à s’y intéresser. Autant ne pas leur faciliter la tâche.
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