Une conduite constamment molle, à bas régime et à faible charge, maintient le moteur à une température interne trop basse. La suie et les dépôts peuvent alors se fixer tranquillement sans être « pyrolisés » par des combustions plus chaudes. Des régimes élevés, eux, « secouent » les dépôts et facilitent leur élimination naturelle. En clair, un moteur qui ne force jamais finit par s’encrasser à petit feu.
Les petits trajets font fonctionner le moteur à basse température, alors que les pièces mécaniques ne sont pas encore dilatées. La combustion est incomplète, ce qui génère plus de suie et d’hydrocarbures imbrûlés. Ceux-ci se collent aux parois, à la vanne EGR, au collecteur et jusqu’au FAP. Le moteur n’atteint jamais la température nécessaire au « décalaminage naturel ». Plus c’est chaud, moins la calamine peut s’accrocher ; c’est le même principe qu’un four en pyrolyse ou qu’une vaisselle lavée à l’eau froide.
La vanne EGR (Exhaust Gas Recirculation) est une grande contributrice à l’encrassement. Elle remplace une partie de l’air d’admission par des gaz d’échappement recyclés, chargés de suie. Ces gaz, plus chauds et pauvres en oxygène, se redéposent dans les conduits et sur les soupapes d’admission. Plus la vanne reste ouverte longtemps, plus le risque de calamine augmente.
Un mélange trop riche, c’est-à-dire avec trop de carburant et pas assez d’air, génère une combustion incomplète. Le carburant imbrûlé forme alors de la suie. Cette situation peut venir d’un filtre à air bouché, d’un injecteur défaillant, ou encore d’un capteur mal calibré (lambda, débitmètre, sonde de température). Le mélange devient alors trop riche, et la calamine s’accumule.
Un moteur fatigué avec une compression réduite brûle moins efficacement. Les diesels sont particulièrement sensibles à ce paramètre, puisque l’auto-allumage dépend directement de la pression et de la chaleur dans la chambre. Moins de compression signifie moins de chaleur et plus de résidus carbonés.
Même avec une bonne combustion, la présence d’huile dans la chambre produit des gaz épais et collants qui encrassent tout le circuit d’admission. Le système de recyclage des vapeurs d’huile renvoie le surplus vers l’admission pour être brûlé. Trop d’huile, ou une segmentation usée, entraîne une fumée bleue/blanche grasse et un encrassement accéléré. Des joints de queue de soupape fatigués peuvent aussi laisser passer de l’huile dans les cylindres.
Les carburants modernes contenant une part de biodiesel (FAME) favorisent la formation de dépôts. Ce composant, moins volatile et plus visqueux, brûle moins proprement. Combiné à la vanne EGR et aux trajets courts, il accentue nettement l’encrassement. Le contexte actuel des moteurs et des normes rend donc ce problème plus fréquent qu’il y a vingt ans.
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