Baisse des prix : le retour de la voiture populaire ?
Cela fait de grands échos, avec la sortie des Scenic et 3008 dont les prix sont inférieurs à ce qui était prévu, certains commencent à laisser entendre que la voiture redeviendrait un produit populaire comme cela l'était à l'époque (quoi que, la voiture n'a finalement jamais été cadeau ...).
En effet, ces véhicules s'affichent avec des tarifs qui ont été délestés d'une poignée de milliers d'euros en moins de ce qui était prévu, de quoi émoustiller des commentateurs qui parlent presque de retour à la normalité et de voiture grand public (j'exagère à peine). Par exemple, au lieu que l'e-3008 débute tout juste sous les 47 000 euros (pour le bonus), elle démarre finalement à 44 990 euros (37 730 euros pour la thermique). Idem pour le Scenic (cette fois uniquement électrique) qui va débuter à 39 990 euros au lieu des 45 000 anticipés, en se basant sur les anciens tarifs de la Megane E-Tech qui étaient plus élevés. Rappelons qu'un 3008 de 2009 en VTi 120ch Confort Pack coûtait 21 700 euros ... Un Scenic démarrait quant à lui à environ 20 000 euros. En quinze ans, on peut estimer que l'effort financier à fournir en plus est devenu colossal, car les salaires n'ont évidemment pas augmenté de la sorte.
Si on va plus loin, rappelons que 40 000 euros d'aujourd'hui équivalent à 32 000 francs en 1970, et avec cette somme on pouvait acquérir une Mercedes 220 et garder en plus 9 000 francs de côté ...
Notons aussi que ces baisses semblent avoir été impulsées par Tesla (qui a encore baissé ses prix pour l'arrivée de ces deux modèles phares français, pas de cadeau !), qui est la seule marque avec les Chinois à être très agressive sur ses prix. Toutefois, les enseignes françaises ont semble-t-il moins de marge côté marge justement, ce qui laisse penser qu'elles se mettent ici dans une situation financière risquée. En effet, si derrière les ventes ne suivent pas on finira définitivement par voir les premières marques historiques à mettre la clé sous la porte.
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Bref, nous serions revenus dans un monde où l'ouvrier peut de nouveau se payer une familiale grand public sans trop souffrir. Hélas non, la baisse des prix a beau être perceptible, on part de si haut que l'on est toujours à peu près dans la même problématique. En effet, vous pouvez baisser de 50% le prix des Bentley, cela ne les rendra toujours pas accessibles à la classe moyenne, c'est un peu ce qui se produit ici.
Et si il est vrai que ce sont avant tout les versions les plus équipées qui sont vendues (et donc les plus chères), cela n'indique pas que la population est à l'aise financièrement, cela est plutôt un signe de plus qui éclaire sur l'écart grandissant des personnes aisées vis à vis des "non aisées" ... C'est aussi la conséquence de la généralisation des achats en LLD et LOA (représente 51% du financement par les particuliers en 2023 et 86% du total des emprunts), qui permettent de se surclasser plus facilement (surtout quand le vendeur vous pousse vigoureusement à le faire, sans vouloir trop caricaturer le trait).
Pour finir, si j'ai récemment fait l'erreur de croire que l'inflation allait continuer de plus belle, force est de constater qu'on entame ici une pause ... En effet, comme avec la bourse, les tendances n'évoluent pas en ligne droite, ce qui induit ici une sorte de retracement temporaire (qu'on appelle consolidation dans le milieu). Reste à voir si la tendance continuera, mais comme on dit dans le milieu encore une fois : trend is your friend ...
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