Qashqai 3 : surenchère stylistique ?
Les marques ont semble-t-il de plus en plus de mal à renouveler leur style pour accroître l'attractivité de leurs modèles d'une génération à l'autre. Après avoir usé de tout et profité des nouvelles techniques de conception pour arriver à leurs fins, il devient difficile d'innover stylistiquement sans faute note. Le Qashqai 3 est un modèle qui illustre relativement bien cette problématique, car après deux générations qui ont cherché à plaire au plus grand nombre en évitant toute bizarrerie et surenchère esthétique, voilà que ce troisième opus se la joue un peu gueule cassée façon Picasso (pas le véhicule, le peintre ...).
Bien entendu, le Qashqai n'est pas le modèle qui va le plus loin dans ce genre d'exercice, et on peut donc dire que les meubles (pas tous) ont été globalement sauvés. A voir cependant si la froideur accentué de ce type de design ne refroidit justement pas les clients fidèles du modèle.
Nouveautés ?
Rien de bien révolutionnaire en terme de nouveautés si ce n'est la disparition du diesel et l'apparition d'une hybridation légère et "semi-légère ". En effet, les moteurs thermiques 1.3 TCE de Renault décliné en deux puissances de 140 et 158 ch) seront dotés d'une micro-hybridation de 12V via un alterno-démarreur (habituellement c'est du 48V mais de plus en plus de marques semblent désormais apprécier le 12V ... Le principe reste toutefois le même) et une déclinaison hybride plus costaude fera aussi son apparition.
Très proche de l'hybride i-MMD de Honda, il s'agit ici d'avoir un moteur thermique qui ne sert que de générateur pour alimenter une petite batterie qui fait tampon entre thermique et électrique. On a donc un moteur thermique de de 156 ch qui alimente une batterie qui ne devrait pas dépasser les 2 à 3 kWh, elle-même permettant d'alimenter un moteur électrique de 190 ch. Il n'y aura donc pas de possibilité de recharger la batterie vue sa contenance très limitée.
Pour le reste on a affaire à une nouvelle déclinaison de la plateforme CMF, ici la CMF-C qui découle de la CMF-C/D ... De petites adaptations qui permettent d'alléger et rigidifier un peu le tout, sachant aussi qu'on atteint ici 505 litres de coffre contre 430 sur le précédent. Pas d"inquiétude, la longueur restera contenue pour aider les citadins à évoluer en ville (et surtout se garer), à savoir 4.43 mètres. On a toujours la possibilité de profiter d'une transmission intégrale sur l'essence et la boîte automatique sera une X-Tronic, ce qui est bien dommage d'un point de vue agrément ...
A l'intérieur on reste sur du Nissan, à savoir un niveau de qualité très moyen et une interface multimédia un poil simpliste même si il faut reconnaître que l'instrumentation 100% digitale amène un vent de fraîcheur.
Fiches Nissan
Tous les commentaires et réactions
Dernier commentaire posté :
Par Marshall 
TOP CONTRIBUTEUR (Date : 2021-03-07 15:34:57)
Ces nouveaux phares sont spéciaux mais je trouve que c'est à peu près la seule surenchère de ce dessin. Le profil est très neutre et l'arrière dans la continuité de l'actuel. On reste très loin d'un 3008, d'un RAV4 ou d'un Tucson. Quant à l'intérieur, attendons de voir en vrai mais mes premières impressions sont plutôt positives. Pas le plus joli dessin du marché, mais ça me paraît plus valorisant que le poste de conduite de sa devancière.
Mais je suis surtout curieux de savoir comment l'Alliance va gérer la cohabitation entre ce Qashqaï et le futur Renault Kadjar (sans compter un éventuel troisième larron de chez Mitsubishi, sachant que la marque pourrait en fait ne pas plier bagages) car ça été, je pense, un des soucis des actuels opus : la différenciation par le positionnement.
Le groupe Volkswagen l'a bien réussi, il me semble (Seat Ateca "dynamique", Skoda Karoq "pragmatique", Volkswagen Tiguan "cossu et avec plus de raffinement technologique"). PSA a également bien réussi à différencier ses produits (3008 : "dynamique et plus raffiné", C5 Aircross : "familial", Grandland X : "neutre, sérieux, efficace" mais avec Stellantis, il se pose maintenant la question du positionnement du futur Fiat).
Ce que VAG et PSA ont réussi, l'Alliance beaucoup moins dirait-on avec deux modèles neutres et consensuels, le curseur placé au même endroit, avec des qualités et défauts similaires, qui font donc inévitablement doublons. Si le Qashqaï peut compter sur le fait qu'il est une valeur sure du segment, le Kadjar s'est retrouvé à jouer dans le ventre mou du segment. Sans être la catastrophe, l'Alliance a laissé quand même du terrain (et quelques plumes) à la concurrence (VAG, Hyundaï-Kia, etc.)
Sachant que ce Qashqaï roule dans les traces de son prédécesseur, je me demande comment va évoluer le Kadjar II pour ne pas souiller les platebandes de son grand cousin.
- Par Admin
ADMINISTRATEUR DU SITE (2021-03-08 11:58:26) : Merci pour cette analyse economico-marketing ;-)
Je pense surtout que l'excès de concurrence rend de plus en plus difficile d'assurer les carrières commerciales des véhicules (même de ceux qui sont aboutis et réussis), ils sont 50 à occuper les mêmes positionnements, car il faut quand même avouer qu'entre un Tiguan, un Ateca et un Karoq les différences restent subtiles, elles se focalisent surtout sur le psychologique (et ça semble marcher en effet).
Mais je ne voudrait pas remettre en cause votre réflexion fort judicieuse.
Ce Qashqai devrait, je pense, avoir bien plus de mal à percer que les précédents.
Le premier était seul (quasi monopole), le deuxième était déjà un peu plus entouré, et maintenant celui-là est envahi de tous les côtés par les concurrents !
Maintenant je ne pourrais dire comment ça va se passer avec Nissan, car comme c'est un à peu la guéguerre je doute qu'ils s'accordent parfaitement ... Aucun des deux ne voudra faire de concession il me semble, il devrait donc y avoir une sorte de concurrence féroce intra-groupe ! Mais je me trompe peut-être.
Ecrire un commentaire
Sondage au hasard :
Avec les radars pensez-vous que les autorités cherchent à :
Sujets pris au hasard