Dernière modification 21/06/2012

L'histoire de Smart (Mercedes)

Dans les années 70, les villes s'agrandissent et la consommation automobile vit à son apogée, avec de plus en plus de voitures en circulation. De nombreux ingénieurs songent alors à créer une voiture citadine de petite taille, disponible pour tout le monde et qui faciliterait le trafic dans les grandes agglomérations. Une révolution attendue qui ne se fera finalement que vingt ans plus tard, grâce à l'inventeur d'un objet phare de notre quotidien : la montre Swatch.

Partie d'une idée un peu incongrue, Nicolas Hayek, alors PDG du groupe SMH et connu comme créateur historique de la montre Swatch, va prendre le pari dans les années 80 de ressortir un projet resté dans les cartons depuis de nombreuses années : la voiture citadine version miniature. L'idée est ambitieuse et Nicolas Hayek souhaite s'inspirer clairement du modèle qui a fait le succès de ses montres. En vrai visionnaire, il souhaite une voiture simple, épurée, avec un design accrocheur et une réelle praticité pour la circulation en ville. Pour aller plus loin, il envisage même d'équiper la voiture d'un moteur électrique, et d'offrir la possibilité à son propriétaire de changer à l'infini son look grâce à une carrosserie interchangeable. Son nom initial : la Swatch-mobile.

Des débuts difficiles pour la Swatch-mobile

En 1991, Hayek part alors en quête d'un constructeur acceptant de collaborer sur le projet de son véhicule. Sûr de son fait et persuadé que les grands noms de l'industrie automobiles vont s'emparer du projet, l'entrepreneur part d'abord en France. Malheureusement, les démarches s'avèrent compliquées. Le géant Renault va être le premier a refuser la proposition du suisse, rapidement suivi par le groupe PSA Peugeot-Citroën. Les raisons évoquées sont les mêmes : un risque financier trop important et l'incertitude du marché concernant des consommateurs n'étant pas prêt à accepter ce type de véhicule. Après la France, Nicolas Hayek s'attaque à l'Allemagne, et c'est Volkswagen qui va être le premier à signer. La marque allemande est persuadée du succès de cette petite voiture, et s'associe à l'entreprise suisse pour former la société SMH-Volkswagen, avec comme objectif la production et le lancement à grande échelle de la Swatch-mobile.

Pendant deux années, Volkswagen et son centre de recherche vont travailler sur le modèle imaginé par Nicolas Hayek. Malgré quelques avancées, SMH-Volkswagen est confronté à de nombreux problèmes de production, et les études de marché penchent difficilement du côté de la petite voiture. Début 1993, la décision est enterrée et Volkswagen se retire du projet, faute de garanties sur le succès de la Swatch-mobile. Ce coup dur ne va pas entacher la motivation de l'homme d'affaires suisse qui va poursuivre sa recherche d'un constructeur désireux d'investir dans le projet. Après l'Europe, il part aux Etats-Unis pour tenter de convaincre le géant mondial General Motors, sans succès. Finalement, ce sera le constructeur allemand Mercedes-Benz qui acceptera de prendre en 1994 le projet sous son aile. Une décision non sans arrière-pensée puisque Johann Tomforde, collaborateur pour Mercedes, avait déjà eu cette idée dans les années 70, sans avoir pu la concrétiser.

Le lancement de la Smart, entre euphorie et dérapages

Ravi de ce partenariat découlant sur la création de la société Micro Compact Car (MMC), la répartition se fait de manière équilibrée : 51% pour Mercedes-Benz et 49% pour Nicolas Hayek. Une seule année suffit à mettre en place deux prototypes innovants que sont l'Eco Sprinter et l'Eco Speedster. Présentés en 1994, ils ont la particularité d'avoir un design très épuré, avec une structure ne dépassant pas les 2,5m. La Sprinter est équipé d'un moteur électrique (40kW) contre un moteur essence trois cylindres pour la Speedster. Le changement intervient aussi dans la communication, puisque la Swatch-mobile devient la Smart, contraction du "S" de Swatch, du "M" de Mercedes et du "Art" suite à la volonté d'en faire une voiture au design particulier et novatrice.

En 1996, successivement aux JO d'Atlanta et au Salon de l'Automobile à Paris, Smart présente son show car le plus abouti. Sans portes et avec une ergonomie spacieuse et confortable, il obtient même plusieurs distinctions pour son design avant-gardiste. En 1997, Smart dévoile la voiture qui se rapprochera le plus du modèle produit en série, le City-Coupé Fashion Victim, au Salon International de l'Automobile de Francfort. Pour assurer la production de ses véhicules, la marque choisit le site d'Hambach, en Moselle, qui sera inauguré en octobre 1997 par Jacques Chirac et Helmut Kohl. En décembre, alors que la marque s'apprête à sortir en Europe son City-Coupé, ce dernier échoue au test de l'élan et voit sa sortie repoussée de près de 6 mois. Un premier coup dur pour la marque qui en appelle un autre. En effet, malgré la sortie du City-Coupé en octobre 1998, le projet voit le départ de son initiateur, Nicolas Hayek, à cause des fonds trop importants à investir.


1998 : Les ventes furent au début difficiles pour cette Fortwo de première génération.
Le prix était élevé et les villes pas encore assez saturées semble-t-il. Depuis c'est le carton plein,
la Smart est entrée dans les moeurs des citadins. C'est au moment de se garer que l'on
constate vraiment que finalement c'est bien pratique ce mini format !
De plus contrairement à une voiture sans permis la Fortwo peut aller sur l'autoroute.


En 2003 sort la Smar Roadster censé procurer beaucoup de plaisir de conduite.
Si cela est vrai, le modèle n' pas connu le succès pour une raison de praticité surement.


En 2004 la marque tente de prendre place dans le milieu des petites citadines en proposant
sa Smart ForFour qui veut littéralement dire "PourQuatre". Le bide fut si important que ce modèle ne
fut fabriqué que pendant deux ans ...


2007 : La deuxième génération ne fait qu'améliorer le concept par petites touches. Le petite
marche très bien commercialement.

Une balance financière qui s'équilibre enfin

Malgré le départ de Nicolas Hayek, l'activité de Smart se poursuit et c'est le groupe Daimler qui reprend le contrôle de la marque. Avec une force financière beaucoup plus importante, Smart réfléchit à se diversifier et imagine de nouveaux modèles. Le premier sera le Smart Roadster, imaginé dès 1988, avec un format beaucoup plus sportif et une conduite au ras du sol, et qui sera commercialisé en 2003. Le second, le Smart Cross-Blade, petite voiture sportive sans pare-brise, commercialisé en 2001 en édition limitée à 2000 exemplaires. Enfin, la Smart Forfour, fruit d'une collaboration avec Mitsubushi pour la production, et qui devient la première berline 5 portes de la marque à destination du public. Si la Cross-Blade rencontre un vif succès, la Roadster est un peu moins plebiscitée, quant à la Forfour, elle voit sa production stoppée en 2006, seulement 2 ans après sa sortie, faute de ventes suffisantes.

En 2007, Smart sort sa Fortwo 2ème génération, avec quelques modifications pour s'adapter au marché américain sur lequel elle se lance. Un peu plus grande, avec un coffre plus important et une sécurité revue à son maximum, la nouvelle édition de la Fortwo est un succès. Produite en version coupé ou cabriolet, c'est le modèle le plus vendu de la marque. 2007 signe aussi la bonne santé financière de la marque qui, jusqu'alors endettée de plusieurs milliards d'euros, équilibre enfin ses comptes. Après plus d'un million d'exemplaires produits, la marque se concentre aujourd'hui sur le tout électrique, déjà enclenché avec la Smart Electric Drive en 2009, et qui devrait se poursuivre dans les années à venir.

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Dernier commentaire posté :


Par Lynx (Date : 2018-08-02 14:32:06)

S'il fallait en retenir qu'une : Smart Roadster... Et plus que le manque de praticité c'est surtout son prix assez élevé qui a précipité sa perte!

Il y a 1 réaction(s) sur ce commentaire :

  • Par Admin ADMINISTRATEUR DU SITE (2018-08-02 16:49:18) : Vous me faites penser à Julien Rosburger de la chaîne Youtube "POA" qui est fan de ce modèle.
    Pour ma part je trouve plutôt que c'est la Fortwo qui est importante en ayant marché l'histoire pour de vrai. La roadster fut un four complet ... Dommage s'agissant d'une petite voiture plaisir qui reste raisonnable.

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Suite des 5 commentaires :

Par mama4 (Date : 2018-05-28 23:25:24)

Comme dit précédemment, il manque les Fortwo 3 et Forfour 2 dans cet article.


Il y a 1 réaction(s) sur ce commentaire :

  • Par Admin ADMINISTRATEUR DU SITE (2018-05-29 09:22:02) : En effet, les articles "histoire" sont tous à mettre à jour ..

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Par mama4 (Date : 2017-12-11 20:16:38)

Il manque les Fortwo 3 et Fofour 2 de 2014, qui ont été conçues toutes les 2 avec Renault (Twingo 3)



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Par Abloush (Date : 2013-02-18 05:45:13)

Vous devriez ajouter la principale région de conception de production et de consommationainsi que le secteur d'activités



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Par Loulou (Date : 2013-02-18 05:39:07)

Cet article est génial, j'ai eu besoin d'informations pour l'école et j'ai trouvé la plupart de ce qu'on m'avait demandé.



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